mardi 22 septembre 2009

Dure journée

06/04/2009

La journée a été difficile, Sophie et moi avons réparti nos tas de compost sur toute la rizière. Nanako était désolée de n'avoir rien d'autre à nous proposer, elle est venue nous voir plusieurs fois dans la journée pour nous dire de nous reposer et nous apporter des snacks. On a mal au dos, aux mains, aux épaules, on en a bavé, mais on est fières, on a fini. On espère seulement qu'il ne faudra pas faire pareil pour toutes les rizières...

Le veau est né!

05/04/2009

Des deux vaches en gestation, celle qui était sur le point de mettre bas avait été isolée dans un enclos spécial dans l'étable depuis plusieurs jours. Elle a mis bas très tôt ce matin, trop tôt pour que quiconque y assiste. Quand Nanako est venue nous annoncer ça au petit dèj ce matin, j'ai enfilé mes bottes, attrapé l'appareil et foncé dans l'étable. Le veau est encore tout mouillé et gluant, couché dans la paille, il se fait nettoyer par sa mère.

Tremblant et malhabile il fini par se mettre debout, c'est quand même un spectacle touchant. Nanako lui donne du lait vitaminé, c'est la première fois que cette vache met bas, apparemment elle n'a pas encore les réflexes maternels.

Pendant la matinée on s'installe devant la serre et non pas dedans cette fois car malgré le ciel gris il fait trop chaud à l'intérieur. Du terreau, des graines, des étiquettes et Nanako pour nous guider, on prépare des semis. Tomates, potirons, courgettes, fleurs... Chacune une instruction différente, une graine avec du terreau dessus; un trou, une graine et on referme; quatre-cinq graines sur le dessus; celle-la trois rangées, celle-la tout le sachet...

Pendant ce temps Nanako écrit les noms sur les étiquettes. Une fois que tout est planté, on porte les pots à l'intérieur de la serre.

Dans l'après-midi on a nettoyé des cagettes en plastique qui serviront à la plantation du riz. On a du mal à imaginer en quoi ces cagettes interviennent dans le procédé mais on s'applique à faire comme Nanako.
Les cagettes étaient entreposées dans le grenier de la remise, les insectes y ont fait leur nid, principalement des araignées et des punaises. Après avoir rempli un grand baquet d'eau additionné d'un produit (chimique), on trempe les cagettes une à une dans le mélange laiteux. Puis on les dispose sur une bâche, dans le fond de chacune on dispose une feuille de papier journal et par dessus un rectangle de mousse qui fait penser à de la laine de verre. On empile et on aligne les cagettes jusqu'à la dernière. Puis, à l'aide d'un tuyau d'arrosage on les asperge d'eau de manière à ce que les rectangle de mousse soient imbibés d'eau. Enfin, on les recouvre avec une bâche pour les protéger.

Il pleut!

04/04/2009

Les montagnes sont toutes grises ce matin, il fait froid, mais après quelques minutes de travail, nous avons chaud. On poursuit notre travail entrepris la veille, repartir le compost sur la rizière, Nanako nous aide aujourd'hui. On se contente de transporter le compost dans nos brouettes et de le déverser en tas, à intervalle réguliers. On l'étalera plus tard. A trois on va plus vite, on parvient à finir juste avant que la pluie commence à tomber.

Après le repas nous sommes allées travailler dans la serre, à l'abri des trombes d'eau qui dégringole. On a tassé puis nivelé la terre, on ne sait pas vraiment dans quel but, mais on s'applique. Au bout d'une heure et demie, Nanako nous dit que notre journée de travail est terminée, à cause de la pluie et du froid. Transies, on file se réchauffer dans la maison.
Sophie va faire une sieste pendant que je m'installe à l'ordi pour écrire. Peu après la pluie cesse.

Sophie m'a fait remarquer, à juste titre, que ma description du lieu enjolive beaucoup la réalité, mais si je prend la vue que j'ai au moment où j'écris, c'est tout simplement magnifique. Je suis assise au chaud sous un kotatsu, les panneaux coulissants en papier sont ouverts sur la baie vitrée qui donne successivement sur le potager, deux rizières, le champ avec les vaches et la montagne couverte de conifères.

C'est quoi un kotatsu, me direz-vous? C'est une petite table d'environ 50 cm de hauteur munie d'un système de chauffage situé sous le plateau de la table. Sur la table est placé un grand édredon qui déborde sur les tatamis (le sol, quoi) enfin au-dessus se trouve un autre plateau de la même dimension que la table, ce qui permet de maintenir l'édredon en place et de redonner à la table son usage d'origine. Normalement, je crois qu'on s'agenouille sur un coussin et on se recouvre les jambes jusqu'à la taille sous l'édredon. Mais ici, il y a des sièges sans pieds au sol, qui ressemblent un peu à des sièges de voiture, le dossier est inclinable et au lieu de nous agenouiller, Sophie et moi glissons nos jambes sous la table. C'est absolument génial surtout par le froid qui règne dans la maison.

Et en quoi j'enjolive? Soyons honnêtes, on a beau être à la campagne, le béton est ici aussi, sur les bords de la rivière, il remonte jusqu'à la route.
La maison et les rizières qui l'entourent sont encastrées entre les montagnes dans la vallée, certes, mais la route, longe la rivière, pire la route surplombe la rivière ce qui revient à dire que la route surplombe le terrain où se trouve la maison, d'un bout à l'autre.

Après le repas, Nanako nous propose à nouveau de nous emmener au onsen, sans hésitation on dit oui!

mardi 15 septembre 2009

Nos débuts à la ferme

03/04/2009

Notre première journée de WWOOFing débute à 8h par le petit déjeuner: soupe, riz, légumes de la veille, toasts au fromage et oeufs sur le plat.
Nanako nous emmène jusqu'à l'étable, il y a sept vaches dont deux qui vont mettre bas bientôt et 5 veaux. Equipées de gants et de masques nous passons une partie de la matinée à couper de la paille et la mettre dans des grands sacs. La paille coupée est destinée à l'alimentation des veaux.

Nanako est très attentionnée, elle souhaite, autant que possible, varier nos tâches quotidiennes, en milieu de matinée elle nous apporte du thé et des biscuits (des longs biscuits ronds, comme des doigts, sauf qu'ils sont marron, ça n'a pas l'air mais ils sont très bons) on s'assoit et on bavarde avec elle.

Puis, cette fois équipées de brouettes, pelles et bêches, nous la suivons jusqu'à la grande rizière qui est derrière la maison. Il y a un énorme tas de compost que nous devons répartir sur toute la rizière, ça c'est un boulot qui va nous prendre du temps, même à deux. Il ne suffit pas seulement de transporter puis déverser une brouette pleine de compost à intervalles réguliers, il faut aussi disperser les petits tas de compost ainsi formés.

Pour le moment les rizières sont en friche, c'est à dire qu'il n'y pas d'eau, pas plus que de riz. Il reste seulement les touffes de riz coupées la saison dernière, sèches comme de la paille, par endroit, la terre (on dirait de la glaise) est détrempée, les bottes ne sont pas de trop.
On décide de commencer par le côté opposé au tas de compost, un peu dans l'idée de se débarrasser du plus difficile d'abord. On s'arrête parfois quelques instants pour regarder les rapaces qui planent au-dessus de nos têtes. Jusqu'à l'heure du déjeuner on a réussit à faire deux rangées mais apparemment on n'a pas assez espacé les tas, tant pis le riz de ce côté sera gavé de compost.

Après le repas, pendant qu'on désherbe le potager avec Nanako, un rapace fait un piqué à un mètre de Sophie, trop impressionnées par son envergure et sa rapidité, on ne sait même pas s'il a réussit à attraper quelque chose.

On est vraiment gâtées, dans le courant de l'après-midi, nous avons encore une pause et Nanako nous offre un goûter: des yomogi mochi fourrées à la pâte d'azuki. Difficile à décrire à moins d'y avoir déjà goûté, car nous n'avons rien de comparable en France. Le mochi est une pâte un peu gélatineuse et gluante, le yomogi est une plante verte qui donne sa couleur et son goût au mochi et enfin l'azuki est une purée de haricots rouges japonais du même nom. Je ne sais pas si l'azuki est naturellement sucré ou bien si le sucre y est ajouté. Bien que surprenant pour nos palais d'occidentales, nous avons trouvé cela à notre goût.

Notre dernière tâche consiste à aider Nanako à nourrir les vaches. C'est simple, pendant que Nanako leur distribue des nutriments et des granules, nous pesons le même poids de paille pour chaque vache.

Nanako nous propose ensuite de nous emmener au Onsen, on ne fait pas les difficiles, c'est avec plaisir qu'on accepte. Il ne nous faut pas longtemps pour avoir à l'esprit que c'est tout de même un peu étrange et gênant l'idée de se retrouver nues devant Nanako. On fait de notre mieux pour chasser cela de notre esprit, les seules que ça gêne, c'est nous.
Pendant le trajet on voit quelques singes sur la route qui remontent vite dans la forêt à notre approche.
L'onsen nous est offert par Oto-san (le père de Nanako), dans les vestiaires, pudiquement, Sophie et moi allons nous déshabiller dans une allée différente de Nanako. Cet onsen est génial, il y a plusieurs bains, un glacial, un brûlant mais aussi plusieurs autres qui vont de tiède à chaud. Il y a des douches massantes, des saunas, des bassins extérieurs. Un pur moment de relaxation après notre dure journée de labeur.

lundi 13 juillet 2009

La vie des champs

02/04/2009

De Nagoya, nous n'avons quasiment rien vu non plus. Nous sommes reparties avec nos sacs, pour un autre trajet en train jusqu'à Hida Hagiwara, dans la préfecture de Gifu. Et pourquoi donc cette destination inconnue?
Pour faire notre premier WWOOFing au Japon! Mon premier WWOOFing tout court et le second pour Sophie qui en a déjà fait en Australie.
Pour ceux qui se demandent ce qu'est le WWOOFing, d'abord les lettres WWOOF correspondent à "World Wide Opportunities on Organic Farms" ou encore "Willing Workers On Organic Farms". Cet organisme s'est développé dans un très grand nombres de pays (en France aussi: le site), pour le Japon (le site) ça se passe uniquement via internet. En principe, des fermiers qui sont ou qui essayent de s'investir dans la culture bio s'enregistrent sur le site, renseignent un certain nombre d'informations et attendent d'être contactés par des WWOOFers. En réalité, on ne trouve pas vraiment que des fermiers et parfois à la lecture de certains profils les hôtes semblent sous-entendre que leur démarche bio ressemble bien plus à une attitude écolo qui se résumerait à faire du tri selectif...

Sophie et moi avons payé pour être enregistrées comme "WWOOFers" sur le site de WWOOF Japon. Cela fait, nous avons pu consulter les profils enregistrés. Et nous avons ensuite contacté par mail les hôtes qui, selon nous, avaient un profil interessant.
C'est comme ça que nous avons pris contact avec Nanako-san.

A notre arrivée à la gare, Nanako nous attendait, un immense sourire aux lèvres, coiffée de son chapeau rose. Finalement elle était aussi heureuse, excitée et stressée que nous, c'était sa première expérience en tant qu'hôte, nous étions ses premières WWOOFeuses!
Nous avons roulé jusqu'à Maze, la commune où se trouve la maison des parents de Nanako. C'est une grande, belle et vieille maison typiquement japonaise, entourée de rizières, au bord d'un fleuve où l'eau est bleu turquoise, le tout encastré entre les montagnes. On ne pouvait pas rêver mieux.

La maison est immense, c'est une succession de grandes pièces dans lesquelles on pénètre de l'une à l'autre par des portes coulissantes. Il y a deux cabinets, un pour les hommes et un pour les femmes, des wc modernes, c'est à dire que le siège est chauffé et qu'il y a une sorte de télécommande sur le côté avec plein de petit boutons qui commandent des jets d'eau chaude pour une toilette intime.
La salle de bain est juste à côté, on est un peu surprises car le couloir fait un angle et après le tournant, il y a une salle d'eau mais pas de porte pour y pénétrer, c'est juste dans le prolongement du couloir. Il y a le lavabo, la machine à laver, des meubles et deux portes. L'une permet d'aller dehors et l'autre s'ouvre sur un petit espace où on peut se déshabiller puis derrière une seconde porte se trouve le bain et la douche. Comme partout au Japon quand il y a une baignoire, la douche est directement à côté dans la même pièce sans cloison ni cabine de douche. Si le bain à été préparé, l'eau y est très chaude et un couvercle qu'on peut rouler sur lui-même est posé sur le dessus pour empêcher l'eau de refroidir. Il faut se laver avant d'y pénétrer, car le même bain sert pour tous.

Notre chambre est dans une pièce qui sert à se recueillir, il y a des alcôves avec un bouddha doré, des photos des ancêtres mais pour nous, un paravent à été disposé devant les alcôves. Le mobilier se résume à deux futons au sol sur les tatamis et une table basse. La pièce voisine est immense, avec une table et des sièges au sol ainsi qu'une télé, Nanako nous dit que cette pièce aussi est pour nous, cool!



Ce soir là on a expérimenté pour la première fois un repas typique, traditionnel japonais, de la cuisine de tous les jours. Et on a adoré. Il y avait une soupe avec des algues et du tofu, du poulet pimenté sauté avec des germes de soja, du riz, des haricots de soja cuits, des prunes fermentées (rouges et acides), du daikon (radis blanc japonais) et un légume verts (entre des épinards et de la frisée mais avec plus de tenu et de croquant) juste blanchis et assaisonné de bonite séchée (petit thon rouge séché et râpé en copeaux). A table avec nous, Nanako, ainsi que son père et sa mère, curieux de notre présence et de nous faire goûter à tout. La communication est réduite malheureusement, nous bredouillons à peine quelques mots de japonais, Nanako traduit les questions et les réponses, quand elle peut.

Un journal local sur l'agriculture souhaite interviewer Nanako et elle nous a proposé de l'accompagner. Rocky et sa femme Ikumi viennent nous chercher directement chez Nanako. Rocky parle un anglais impeccable mais mieux encore il parle superbement français (il a vécu en France une bonne dizaine d'années). Il est heureux de pouvoir parler en français, heureux que deux jeunes voyageuses aient atterri à Maze.
Ikumi est boulangère, elle a fait un stage en Fance. Il n'y a pas encore d'Ikumi boulangerie, mais une fois par semaine elle fait du pain bio uniquement pétri à la main qui sera ensuite vendu sur un marché.
On parle à bâton rompu avec Rocky pendant tout le trajet. L'interview se déroule dans une maison, il y a une petite dizaine de personnes, d'autres fermiers, un pâtissier, une commerçante...
Pendant toute l'interview on n'a pas cessé de discuter avec Rocky. Il est désireux de promouvoir son village. Il dirige un centre de pêche mais propose aussi une grande variété d'activités telles que de l'accrobranche, shower climbing, canyoning, des cours de cuisine, la pêche à la main, la pêche de l'ayu (le poisson local) et de la truite.
A la fin de l'interview nous avons la chance de goûter au fameux thé vert, celui qui est en poudre, qui est remué consciencieusement avec un petit fouet en bois. On est surprises, on s'attendait à ce que se soit amer, mais c'est en fait légèrement salé et c'est bon. Alors quand on nous demande si on aime, on répond "daijobu"! Mais notre maitrise du japonais nous plombe, je crois qu'on les a vexé, "daijobu" pour un thé comme ça, ce n'est pas suffisant.

En rentrant, on décline la proposition de bain et on opte pour une bonne douche chaude avant d'aller dormir. Il n'y a pas de chauffage, on a un réchaud à pétrol mais il faut l'éteindre avant d'aller dormir. Malgré la grosse couette et les couvertures, on rajoute des chaussettes et un tee-shirt à manches longues, il fait très, très froid dans cette grande maison.

Post-it

De toute évidence nous avons oublié de noté ici l'essentiel, quand et où serons-nous. Alors, si nos finances nous le permettent notre voyage devrait se dérouler comme suit:

AUSTRALIE:
Arrivée à Sydney le 14 juin (ça c'est fait, on est actuellement à Brisbane)
Départ de Darwin le 10 septembre

INDONESIE:
Arrivée à Denpasar le 10 septembre
Départ de Denpasar le 1er octobre

CHINE:
Arrivée à Hong Kong le 1er octobre

Pour toutes les dates ci-dessus, je ne dirai pas qu'elles sont gravées dans la pierre mais nous avons déjà nos billets d'avion, donc à priori c'est du sûr.
Par contre, pour le reste de notre itinéraire nous avons prévu de nous déplacer en bus, train, voiture... donc ces dates sont moins fiables, beaucoup moins.
On pense passer plus ou moins 3 semaines dans chaque pays, mais rien n'est sûr. Cependant pour se donner une idée voici des dates approximatives:

CHINE:
Départ vers le 1er novembre

LAOS:
Arrivée le 1er novembre
Départ le 24 novembre

VIETNAM:
Arrivée le 24 novembre
Départ le 18 décembre

CAMBODGE:
Arrivée le 18 décembre
Départ le 10 janvier

THAILANDE:
Arrivée le 10 janvier
Départ de Bangkok le 1er février

vendredi 29 mai 2009

Entre-deux

01/04/2009-02/04/2009

Levées dès potron-minet, nous avons été conduites à la gare par notre hôte.

Une fois devant le guichet nous nous sommes heurtées à un mur d'incompréhension, enfin, pour formuler la chose plus correctement, la guichetière ne parlait pas un mot d'anglais, ne semblait pas vouloir comprendre nos baragouinages en japonais, ni nos gestes (je montre le ticket que je veux acheter, je montre le nom de la station d'arrivée sur mon carnet...). Nous voulions des billets pour Kobe, pour le train de 7h57 exactement de manière à arriver à l'heure à mon dernier rendez-vous chez le dentiste.
Résultat de la manœuvre, on a eu nos billets au moment où le train entrait en gare, après des au revoir plus que précipités, nous avons couru sur le quai, escaliers, passerelle, escaliers, avec nos gros sacs sur le dos bien sûr, tout ça pour voir le train disparaitre au loin.
Retour dans la gare, retrouvailles avec les filles qui venaient d'acheter leur billets pour Okayama. Il a fallu retourner voir notre guichetière (bah oui, à ce stade on donne du pronom personnel). C'est vrai qu'on a un peu eu envie de lui tordre le cou, mais pour lui rendre justice elle semblait vouloir nous aider.
Là, Sophie commençait à perdre patience, on voulait qu'elle nous rembourse les billets tout juste vendus pour nous en donner deux nouveaux pour Okayama (le même train que Juliette et Laure, un semi-express) ça nous coutait plus cher mais on n'avait plus le choix.
La pauvre, je la revois encore avec ses grands yeux tout ahuris, elle ne comprenait rien, je crois qu'on lui faisait peur à force de gesticuler. Et plus l'heure du train approchait plus on s'excitait, Laure et Juliette sont parties devant en disant qu'elles essayeraient de le retenir. Finalement, c'est un collègue de notre guichetière qui s'était approché, attiré par l'agitation, et qui ayant compris notre requête s'est empressé de nous faire comprendre, je ne sais plus comment, qu'on payerait notre ticket dans le train et il est parti en courant le retenir pour que celui-là ne nous file pas sous le nez non plus.
Nous avons donc voyagé avec Laure et Juliette jusqu'à Okayama, payé nos billets dans le train auprès du contrôleur et obtenu remboursement des deux autres billets à notre arrivée. Ouf!

Cette fois nous avons vraiment fait nos adieux à Laure et Juliette, elles ont pris le Shinkansen pour Tokyo et nous, nous sommes retournées à nos trains locaux, apathiques et aux arrêts répétés.
Nous en profitons pour lancer un appel à tous les voyageurs-voyageuses, les aventuriers-aventurières, les bourlingueurs-bourlingueuses, débutants ou chevronnés, si comme Laure et Juliette l'envie vous prend de nous rejoindre pour visiter l'Australie, l'Indonésie, la Chine, le Laos, le Cambodge, le Vietnam ou la Thailande, alors faites-le, dites-le nous et venez faire un bout de route avec nous!!!

Dentiste à Kobe pour moi, en moins d'une heure c'était réglé. De Kobe, nous n'avons pour ainsi dire rien vu.
Et on enchaine sur 3h de train à destination de Nagoya, en arrivant à notre hôtel, il était tard, on était crevées et affamées.
Pour mes 30 ans on voulait se faire un bon restau mais j'ai préféré qu'on remette ça à une autre fois, pour avoir la possibilités de trouver un restau qui me plaise.
A la place on s'est fait une petite soirée dans notre chambre à grignoter des makis et des petits pains cuits à la vapeur et fourrés à la viande, miam!

mardi 5 mai 2009

Shikoku: Koboke et Oboke

30/03/2009 et 31/03/2009

Nous sommes reparties de Tokushima, en train, évidemment, pour nous rendre à ..., euh, une autre ville un peu plus loin. (Je lance un appel à Laure et Juliette, si l'une de vous peut combler ce trou de mémoire, merci).
Ca n'a pas été simple, tout d'abord il a fallu contacter le responsable de l'auberge pour réserver. Le-dit responsable ne parlait pas anglais, j'ai été désignée pour passer le coup de fil, armée du petit livre "Le japonais utile en voyage". C'était plutôt comique, j'avais Sophie, Juliette et Laure, derrière moi qui m'ont aidée au début à chercher dans le guide comment dire "on arrive tel jour", "on sera quatre personnes", etc , mais très vite elles sont parties dans un fou rire, plutôt contagieux. Mon interlocuteur riait avec moi mais nous ne nous comprenions pas. Je ne sais plus combien de fois je lui ai répété yon (quatre) et je craignais qu'il confonde la date avec le nombre de personne.
Au terme d'une longue discussion, moi principalement en anglais, lui me répondant en japonais, j'ai fini par décider qu'on s'était mis d'accord. Derrière moi, les filles n'en finissaient plus de rire. Elles fomentaient de me faire dire des trucs du style: "l'évier est bouché" ou "y a t-il une prise pour l'épilateur".

Je ne vais pas détailler le second coup de téléphone que Juliette m'a demandé de passer, dans le but de voir avec le responsable s'il pouvait venir nous chercher à la gare à 12h. Alors que le guide specifiait bien que le "ramassage" se faisait à 18h. Juliette s'était dit qu'il fallait tenter le coup, moi j'ai galéré au téléphone une fois de plus, pour leur plus grand plaisir! Résultat? 18h.
Alors, en attendant, nous avons laissé nos bagages à la consigne de la gare et nous sommes parties explorer les environs.
Nous avons suivi un chemin qui montait entre les tombes et les lanternes, accrochées à flanc de montagne, jusqu'à atteindre un temple. Il faisait chaud, nous avons trouvé une pelouse où pique-niquer, au soleil, il nous a tellement fait défaut qu'on voulait en profiter, à tel point que les épaules de Laure ont viré au rouge vif.
Le temple n'avait rien d'exceptionnel, si ce n'est son jardin zen, le seul que nous ayons vu jusqu'à maintenant.

Après notre repas nous sommes reparties et avons cheminé en forêt cette fois, Laure, aventurière, nous a menées sur des chemins parfois trés périlleux.
A 18h nous étions au rendez-vous. Et pourquoi donc, me direz-vous, faut-il qu'on vienne nous chercher? Eh bien parce que l'auberge n'est accessible que par voiture.
Mais nous étions loin de nous imaginer que nous serions si haut perchées sur la montagne. Logées dans une grande maison typiquement japonaise, attenante à un temple, pour cause notre hôte étant un prêtre. De là-haut nous avions une vue absolument splendide.
Pour notre diner nous nous sommes mises aux fourneaux et avons cuisiné de délicieuses nouilles au sarrasin (sanuki udon), la spécialité de la région.

Le lendemain nous avons pris le train pour nous rendre a Koboke, de là nous avions prévu de suivre la rivière jusqu'à Oboke, en chemin nous pensions trouver un pont de liane, une jolie cascade et pour finir, un onsen, tous les trois mentionnés dans le guide.




Malheureusement, nous ignorions que la rivière n'était pas longée par un chemin mais par une route. Nous ignorions également que le fameux onsen ne se trouvait non pas à Oboke mais à 10 kilomètres de là. Bof.
Notre consolation: la rivière. L'eau était transparente, d'une jolie couleur verte. On est restées longtemps assises sur des rochers au bord de l'eau, simplement à regarder les flots dévaler.



C'est en arrivant à Oboke que nous avons su que nous ne pourrions continuer à pieds pour rejoindre le pont et la cascade. Quant au onsen, à part en voiture, il n'y avait pas moyen d'y aller.

C'est donc en bus que nous sommes allées jusqu'au pont de lianes. Quelle déception, l'accés était payant, nous avons feinté et sommes tout de même montées dessus en passant par "l'arrivée", tout juste le temps de nous faire photographier par Juliette qu'une grosse voix se faisait entendre dans un haut-parleur. On a cru deviner qu'on nous demandait de descendre, ce qu'on a fait, sans broncher et avec le sourire!

La cascade se trouvait à quelques mètres de là, toute petite, sur le bord de la route, encadrée par deux constructions type bloc de béton. Il y a parfois un fossé entre ce que dit le guide et la réalité.
Nous avons repris le bus jusqu'à la gare. Mais Laure et Juliette restaient déçues de ne pas avoir pu aller au onsen. Alors elles ont tout simplement demandé aux chauffeurs de taxi garés devant la gare s'il y avait un onsen dans le coin. Comme toujours, la communication anglais-japonais n'a rien donné. Heureusement il y avait un américain parlant japonais qui est venu à la rescousse.
Et nous voilà toutes les quatre dans le taxi, en route pour un onsen.
Mais c'est quoi un onsen?
C'est un bain public, japonais, bien sûr. Normalement l'eau provient d'une source naturelle, le must c'est quand la source est naturellement chaude, mais ce ne fut point le cas ce jour là. Les bains pour les hommes et les femmes sont séparés.
C'est quand même une coutume assez étrange pour nous, car on y est tout nu. C'est d'autant plus bizarre quand on y va avec des gens qu'on connait.

La plupart du temps, il y a plusieurs bains, de différentes tailles, de températures différentes, parfois brulants ou très froids, en intérieur ou en extérieur. Avant de pénétrer dans les bains il faut se laver soigneusement. Les douches, si on peut les nommer ainsi, c'est une succession de douchettes devant lesquelles se trouve un petit tabouret en plastique, une bassine et bien souvent des flacons de shampooing et de gel douche. Ah! J'oubliais, il y a un miroir aussi, entre chaque douchette. Les femmes vont se baigner avec leur serviette à onsen, non pas autour de la taille mais sur la tête. De toute manière, la serviette à onsen est de dimension ridicule.

Notre onsen possédait deux bassins, dont un en semi-extérieur qui était particulièrement agréable. Pas très grand, pas trop chaud et avec une vue magnifique sur les montagnes.
Notre chauffeur de taxi, trop content d'avoir une course, est resté dans le salon de l'onsen à nous attendre pour nous ramener à la gare.

De retour à l'auberge, nous avons dégusté un repas typiquement japonais cuisiné par la femme de notre hôte. Puis c'est avec un peu d'avance que nous avons fêté mes trentes printemps, arrosé de nihonshu (saké) et d'umeshu (alcool de prune), en quantité raisonnable. Le gâteau? J'avais choisi un castella (une sorte de génoise fondante trés populaire au japon, dont la recette fut emprunté aux portugais), mais après notre copieux repas, on a plutôt décidé de le garder pour le petit déj.
Et pour couronner le tout, Laure et Juliette m'ont offert une superbe montre que j'adore. Je l'avais repérée dans une boutique de Kyoto, elles ont rusé pour me l'acheter en douce.

dimanche 26 avril 2009

Takamatsu: Sur la route de Shikoku

29/03/2009

Pour en voir le plus possible lors de leur séjour, Laure et Juliette avaient envie d'aller sur l'ile de Shikoku. Pour nous y rendre nous avons quitte Kyoto au pas de course, nous avions un train a ne pas rater. Que nous avons raté!

Ce fut une bonne chose, au lieu d'attendre deux heures pour le prochain direct, nous avons pris le train suivant qui avait un arrêt de deux heures a Takamatsu. Que nous avons mis à profit pour visiter le parc Ritsurin.

Nous avons pu faire notre premier et unique hanami, c'est le fameux pique-nique sous les cerisiers en fleurs. Soyons honnêtes, la floraison n'était pas encore à son apogée, mais cela n'en était pas moins délicieux.



J'ai passé un long moment avec Laure, à regarder et photographier les énormes carpes qui pullulent dans les bassins.

Il nous aurait fallu plus de deux heures pour en profiter pleinement, peut-être faire une sieste sous les cerisiers, je ne sais pas si ça a un nom... Nous n'avons pas regretté cet arrêt impromptu car ce parc était vraiment très beau.
Nous avons repris le chemin de la gare, au pas de course, pour ne pas changer de nos habitudes.



Nous avons fini par atteindre notre point de chute, à Tokushima, après pas mal de mésaventures dans le train.
Car il ne faut pas confondre un train local avec un express, un semi-express ou un rapide. Après n'allez pas dire qu'on ne vous avait pas prévenus, nous, on ne savait pas et on l'a payé cher!

Nara

28/03/2009

Le soleil s'était enfin décidé a nous accompagner lors de notre journée a Nara. Je ne sais pas si les touristes viennent surtout pour voir, caresser et nourrir les centaines de daims qui se promènent dans le parc ou pour admirer le bouddha géant et les nombreuses lanternes en bronze dans le sanctuaire de Kasuga.

Nous n'avons vu que les premiers car pour entrer dans ce sanctuaire il faut payer. Mais des lanternes en bronze, il y en a aussi a l'extérieur. Le parc est jalonné d'édifices plus ou moins imposants et notamment des temples Todaiji et Kofukuji. Je ne sais plus lequel des deux se trouvait en hauteur, surplombant tout le parc et offrant une vue panoramique.


Nous avons termine cette journée par un bon restaurant de sushis!

jeudi 9 avril 2009

De Tokyo a Kyoto

21/03/2009 - 27/03/2009

La veille de notre départ pour le Japon, nous avons appris que Juliette (la sœur de Sophie) et Laure (son amie) allaient venir nous rejoindre pour deux semaines. C'était rassurant de se dire qu'on allait commencer notre périple avec de la compagnie. Et ce fut d'autant plus agréable que nous les avons laissées prendre les choses en main. Juliette nous concoctait des itinéraires et Laure fut notre guide, cartes en main, nous n'avions qu'à les suivre!

Nous avons fait escale au Mont Fuji, lors du trajet en bus nous avons pu admirer le Fujiyama a de nombreuses reprises. Après avoir déposé nos affaires à l'auberge, nous sommes parties nous promener le long d'un des cinq grands lacs de la région. Nous avons été un peu déçues, les bords du lac n'étaient pas toujours très jolis. Il semblerait que le modernisme soit de bon gout partout au Japon, alors des constructions en tout genre viennent polluer ces magnifiques paysages. De plus, à notre arrivée le ciel est devenu très nuageux a tel point qu'on ne voyait pas le Mont. Cela ne nous a pas empêchées de poursuivre notre promenade et de decouvrir, au hasard d'un virage, un joli petit temple. A notre retour a l'auberge, Juliette et Laure ont pu essayer pour la première fois un petit onsen (bain public à la japonaise), Sophie et moi nous sommes contentées d'y mettre les pieds car l'eau était brûlante.

Le soir nous avons essayé d'organiser le voyage du lendemain a destination de Kyoto. Ce ne fut pas une mince affaire, les guichetiers ne parlant que très peu anglais et n'étant pas très coopératifs. Heureusement le propriétaire de l'auberge qui était très gentil nous a tout trouvé sur internet et imprimé l'itinéraire.
Le mont s'est finalement revele, au petit matin, visible depuis l'onsen qui se trouvait au dernier etage de l'auberge, nous avons profite de la vue en prenant notre douche, grandiose!

Pour économiser de l'argent on avait décidé de ne pas utiliser le Shinkansen (le train le plus rapide, équivalent du TGV) mais de passer par des bus et trains locaux... Ce qui a été très laborieux il faut le dire, on a bien mis 10 heures avec au moins 5 ou 6 changements...
On est donc arrivées le soir à Kyoto et après avoir trouvé l'auberge nous avons rapidement cherché un restaurant recommandé par le Lonely Planet. Après avoir marché un bon bout de temps pour finalement réaliser qu'on s'était trompées de sens, on a décidé d'ouvrir la porte d'un petit restaurant au hasard. Personne ne parlant un mot d'anglais on a désigné certains plats de nos voisins qui avaient l'air appétissants et on a réussi tant bien que mal à se faire comprendre. Ils ont eu l'air un peu paniqué de voir des étrangers mais notre serveuse était très gentille et désireuse de bien faire avec nous. On n'a pas été déçues car on a fini par manger de délicieux gyozas (raviolis) et un énorme plat de nouilles au bouillon (ramen) pour pas très cher.

Pour nos 3 jours a Kyoto nous n'avons pas été gâtées là non plus au niveau du temps, froid et pluvieux... Nous avons tout de même visité de nombreux temples et parcs et pu apprécier plein de bons restaurants!

Entre autres spécialités on a pu goûter au Yakiniku (de fines tranches de viandes a faire cuire sur une grille) nous avons choisi de la joue de boeuf, d'autres gyozas, des yakitoris (petites brochettes de viandes, légumes ou poissons), des tempuras (beignets de légumes), des otabes (petites crêpes fourrées à la pâte d'azuki, ou d'autres parfums), des okonomiyakis (c'est entre l'omelette et la crêpe, avec du chou chinois, du gingembre, de la viande...) et tant d'autres... Tout était délicieux! Oishikata desu!


A Kyoto nous avons visité le quartier de Gion avec son temple surplombant la ville et toutes ses petites rues très jolies mais très touristiques. Ce quartier est célèbre pour ces Geishas, on y voit également beaucoup de Jinrikishas (pousse-pousse). Il faut s'aventurer à l'écart des rues bondées de touristes, qui sont majoritairement des Japonais, pour découvrir des rues qui n'ont pas encore été envahies par les commerces et gardent ainsi un peu du charme d'antan.

Le quartier de Pontocho nous a également bien plu, on a pu y tester les bars typiques. Nous l'avons principalement parcouru le soir, a la recherche d'un restaurant puis d'un endroit ou boire un verre. Après avoir essaye le sake, encouragées par Laure et Juliette qui l'apprécient, Sophie et moi pouvons dire que nous préférons la bière, japonaise bien sur!

Nous nous sommes déplacées en bus pour aller visiter le Sanjusangen-dô. C'est un temple impressionnant par sa longueur, près de 120 mètres de long. Laure nous ayant lu la description du guide, Juliette, Sophie et moi, on s'interrogeait sur ce que pouvait bien être ces statues sans bras.
Avant de pénétrer dans ce temple, il faut se déchausser, c'est donc en chaussettes que nous avons fait la visite. A l'intérieur, nous avons été accueillies par un nombre impressionnant de bouddha debout, alignés sur plusieurs rangées et ce, sur toute la longueur du temple. En tout, il y a 1001 statues, mais je ne sais pas si ce compte inclut les statues qui se trouvaient au premier rang, celles-ci représentant les saints bouddhistes. Chaque statue a plusieurs dizaines de bras. J'ai essaye de les compter mais sans jamais trouver le même nombre deux fois. Je dirai qu'elles ont environ 50 bras. Elles ne sont pas sans bras et n'ont pas cent bras non plus. Au centre du temple se trouve un gigantesque bouddha, en position assise.
Elles sont vraiment saisissantes toutes ces statues dorées, usées par le temps, figées, face à nous. La lumière filtrait a travers les petits carres de papier blanc des portes coulissantes et donnait à la scène une atmosphère irréelle. Il faut faire marcher votre imagination, car les photos ne sont pas autorisées à l'intérieur du temple.

Aurore a dû nous quitter une après-midi pour se rendre en urgence chez un dentiste à Kobe. Souffrant terriblement depuis quelques jours elle avait fini par appeler notre assurance qui a pris contact avec l'intermédiaire local pour fixer ce rendez-vous. Et malgré un check-up avant le départ il s'est avéré que c'était une grosse carie qui avait fini par s'infecter... Ou quelque chose comme ça. Bref il aura fallu deux rendez-vous (et pas mal de yens) pour régler le problème.

Au cours de nos flâneries nous avons visite le grand marché couvert de Kyoto et plein de petites boutiques. Il est bon de faire un peu de lèche-vitrine, surtout quand la météo n'est pas clémente. Bien sur, d'autres temples ont jalonné notre route, mais leurs noms, on ne s'en souvient déjà plus.