vendredi 29 mai 2009

Entre-deux

01/04/2009-02/04/2009

Levées dès potron-minet, nous avons été conduites à la gare par notre hôte.

Une fois devant le guichet nous nous sommes heurtées à un mur d'incompréhension, enfin, pour formuler la chose plus correctement, la guichetière ne parlait pas un mot d'anglais, ne semblait pas vouloir comprendre nos baragouinages en japonais, ni nos gestes (je montre le ticket que je veux acheter, je montre le nom de la station d'arrivée sur mon carnet...). Nous voulions des billets pour Kobe, pour le train de 7h57 exactement de manière à arriver à l'heure à mon dernier rendez-vous chez le dentiste.
Résultat de la manœuvre, on a eu nos billets au moment où le train entrait en gare, après des au revoir plus que précipités, nous avons couru sur le quai, escaliers, passerelle, escaliers, avec nos gros sacs sur le dos bien sûr, tout ça pour voir le train disparaitre au loin.
Retour dans la gare, retrouvailles avec les filles qui venaient d'acheter leur billets pour Okayama. Il a fallu retourner voir notre guichetière (bah oui, à ce stade on donne du pronom personnel). C'est vrai qu'on a un peu eu envie de lui tordre le cou, mais pour lui rendre justice elle semblait vouloir nous aider.
Là, Sophie commençait à perdre patience, on voulait qu'elle nous rembourse les billets tout juste vendus pour nous en donner deux nouveaux pour Okayama (le même train que Juliette et Laure, un semi-express) ça nous coutait plus cher mais on n'avait plus le choix.
La pauvre, je la revois encore avec ses grands yeux tout ahuris, elle ne comprenait rien, je crois qu'on lui faisait peur à force de gesticuler. Et plus l'heure du train approchait plus on s'excitait, Laure et Juliette sont parties devant en disant qu'elles essayeraient de le retenir. Finalement, c'est un collègue de notre guichetière qui s'était approché, attiré par l'agitation, et qui ayant compris notre requête s'est empressé de nous faire comprendre, je ne sais plus comment, qu'on payerait notre ticket dans le train et il est parti en courant le retenir pour que celui-là ne nous file pas sous le nez non plus.
Nous avons donc voyagé avec Laure et Juliette jusqu'à Okayama, payé nos billets dans le train auprès du contrôleur et obtenu remboursement des deux autres billets à notre arrivée. Ouf!

Cette fois nous avons vraiment fait nos adieux à Laure et Juliette, elles ont pris le Shinkansen pour Tokyo et nous, nous sommes retournées à nos trains locaux, apathiques et aux arrêts répétés.
Nous en profitons pour lancer un appel à tous les voyageurs-voyageuses, les aventuriers-aventurières, les bourlingueurs-bourlingueuses, débutants ou chevronnés, si comme Laure et Juliette l'envie vous prend de nous rejoindre pour visiter l'Australie, l'Indonésie, la Chine, le Laos, le Cambodge, le Vietnam ou la Thailande, alors faites-le, dites-le nous et venez faire un bout de route avec nous!!!

Dentiste à Kobe pour moi, en moins d'une heure c'était réglé. De Kobe, nous n'avons pour ainsi dire rien vu.
Et on enchaine sur 3h de train à destination de Nagoya, en arrivant à notre hôtel, il était tard, on était crevées et affamées.
Pour mes 30 ans on voulait se faire un bon restau mais j'ai préféré qu'on remette ça à une autre fois, pour avoir la possibilités de trouver un restau qui me plaise.
A la place on s'est fait une petite soirée dans notre chambre à grignoter des makis et des petits pains cuits à la vapeur et fourrés à la viande, miam!

mardi 5 mai 2009

Shikoku: Koboke et Oboke

30/03/2009 et 31/03/2009

Nous sommes reparties de Tokushima, en train, évidemment, pour nous rendre à ..., euh, une autre ville un peu plus loin. (Je lance un appel à Laure et Juliette, si l'une de vous peut combler ce trou de mémoire, merci).
Ca n'a pas été simple, tout d'abord il a fallu contacter le responsable de l'auberge pour réserver. Le-dit responsable ne parlait pas anglais, j'ai été désignée pour passer le coup de fil, armée du petit livre "Le japonais utile en voyage". C'était plutôt comique, j'avais Sophie, Juliette et Laure, derrière moi qui m'ont aidée au début à chercher dans le guide comment dire "on arrive tel jour", "on sera quatre personnes", etc , mais très vite elles sont parties dans un fou rire, plutôt contagieux. Mon interlocuteur riait avec moi mais nous ne nous comprenions pas. Je ne sais plus combien de fois je lui ai répété yon (quatre) et je craignais qu'il confonde la date avec le nombre de personne.
Au terme d'une longue discussion, moi principalement en anglais, lui me répondant en japonais, j'ai fini par décider qu'on s'était mis d'accord. Derrière moi, les filles n'en finissaient plus de rire. Elles fomentaient de me faire dire des trucs du style: "l'évier est bouché" ou "y a t-il une prise pour l'épilateur".

Je ne vais pas détailler le second coup de téléphone que Juliette m'a demandé de passer, dans le but de voir avec le responsable s'il pouvait venir nous chercher à la gare à 12h. Alors que le guide specifiait bien que le "ramassage" se faisait à 18h. Juliette s'était dit qu'il fallait tenter le coup, moi j'ai galéré au téléphone une fois de plus, pour leur plus grand plaisir! Résultat? 18h.
Alors, en attendant, nous avons laissé nos bagages à la consigne de la gare et nous sommes parties explorer les environs.
Nous avons suivi un chemin qui montait entre les tombes et les lanternes, accrochées à flanc de montagne, jusqu'à atteindre un temple. Il faisait chaud, nous avons trouvé une pelouse où pique-niquer, au soleil, il nous a tellement fait défaut qu'on voulait en profiter, à tel point que les épaules de Laure ont viré au rouge vif.
Le temple n'avait rien d'exceptionnel, si ce n'est son jardin zen, le seul que nous ayons vu jusqu'à maintenant.

Après notre repas nous sommes reparties et avons cheminé en forêt cette fois, Laure, aventurière, nous a menées sur des chemins parfois trés périlleux.
A 18h nous étions au rendez-vous. Et pourquoi donc, me direz-vous, faut-il qu'on vienne nous chercher? Eh bien parce que l'auberge n'est accessible que par voiture.
Mais nous étions loin de nous imaginer que nous serions si haut perchées sur la montagne. Logées dans une grande maison typiquement japonaise, attenante à un temple, pour cause notre hôte étant un prêtre. De là-haut nous avions une vue absolument splendide.
Pour notre diner nous nous sommes mises aux fourneaux et avons cuisiné de délicieuses nouilles au sarrasin (sanuki udon), la spécialité de la région.

Le lendemain nous avons pris le train pour nous rendre a Koboke, de là nous avions prévu de suivre la rivière jusqu'à Oboke, en chemin nous pensions trouver un pont de liane, une jolie cascade et pour finir, un onsen, tous les trois mentionnés dans le guide.




Malheureusement, nous ignorions que la rivière n'était pas longée par un chemin mais par une route. Nous ignorions également que le fameux onsen ne se trouvait non pas à Oboke mais à 10 kilomètres de là. Bof.
Notre consolation: la rivière. L'eau était transparente, d'une jolie couleur verte. On est restées longtemps assises sur des rochers au bord de l'eau, simplement à regarder les flots dévaler.



C'est en arrivant à Oboke que nous avons su que nous ne pourrions continuer à pieds pour rejoindre le pont et la cascade. Quant au onsen, à part en voiture, il n'y avait pas moyen d'y aller.

C'est donc en bus que nous sommes allées jusqu'au pont de lianes. Quelle déception, l'accés était payant, nous avons feinté et sommes tout de même montées dessus en passant par "l'arrivée", tout juste le temps de nous faire photographier par Juliette qu'une grosse voix se faisait entendre dans un haut-parleur. On a cru deviner qu'on nous demandait de descendre, ce qu'on a fait, sans broncher et avec le sourire!

La cascade se trouvait à quelques mètres de là, toute petite, sur le bord de la route, encadrée par deux constructions type bloc de béton. Il y a parfois un fossé entre ce que dit le guide et la réalité.
Nous avons repris le bus jusqu'à la gare. Mais Laure et Juliette restaient déçues de ne pas avoir pu aller au onsen. Alors elles ont tout simplement demandé aux chauffeurs de taxi garés devant la gare s'il y avait un onsen dans le coin. Comme toujours, la communication anglais-japonais n'a rien donné. Heureusement il y avait un américain parlant japonais qui est venu à la rescousse.
Et nous voilà toutes les quatre dans le taxi, en route pour un onsen.
Mais c'est quoi un onsen?
C'est un bain public, japonais, bien sûr. Normalement l'eau provient d'une source naturelle, le must c'est quand la source est naturellement chaude, mais ce ne fut point le cas ce jour là. Les bains pour les hommes et les femmes sont séparés.
C'est quand même une coutume assez étrange pour nous, car on y est tout nu. C'est d'autant plus bizarre quand on y va avec des gens qu'on connait.

La plupart du temps, il y a plusieurs bains, de différentes tailles, de températures différentes, parfois brulants ou très froids, en intérieur ou en extérieur. Avant de pénétrer dans les bains il faut se laver soigneusement. Les douches, si on peut les nommer ainsi, c'est une succession de douchettes devant lesquelles se trouve un petit tabouret en plastique, une bassine et bien souvent des flacons de shampooing et de gel douche. Ah! J'oubliais, il y a un miroir aussi, entre chaque douchette. Les femmes vont se baigner avec leur serviette à onsen, non pas autour de la taille mais sur la tête. De toute manière, la serviette à onsen est de dimension ridicule.

Notre onsen possédait deux bassins, dont un en semi-extérieur qui était particulièrement agréable. Pas très grand, pas trop chaud et avec une vue magnifique sur les montagnes.
Notre chauffeur de taxi, trop content d'avoir une course, est resté dans le salon de l'onsen à nous attendre pour nous ramener à la gare.

De retour à l'auberge, nous avons dégusté un repas typiquement japonais cuisiné par la femme de notre hôte. Puis c'est avec un peu d'avance que nous avons fêté mes trentes printemps, arrosé de nihonshu (saké) et d'umeshu (alcool de prune), en quantité raisonnable. Le gâteau? J'avais choisi un castella (une sorte de génoise fondante trés populaire au japon, dont la recette fut emprunté aux portugais), mais après notre copieux repas, on a plutôt décidé de le garder pour le petit déj.
Et pour couronner le tout, Laure et Juliette m'ont offert une superbe montre que j'adore. Je l'avais repérée dans une boutique de Kyoto, elles ont rusé pour me l'acheter en douce.