mardi 22 septembre 2009

Dure journée

06/04/2009

La journée a été difficile, Sophie et moi avons réparti nos tas de compost sur toute la rizière. Nanako était désolée de n'avoir rien d'autre à nous proposer, elle est venue nous voir plusieurs fois dans la journée pour nous dire de nous reposer et nous apporter des snacks. On a mal au dos, aux mains, aux épaules, on en a bavé, mais on est fières, on a fini. On espère seulement qu'il ne faudra pas faire pareil pour toutes les rizières...

Le veau est né!

05/04/2009

Des deux vaches en gestation, celle qui était sur le point de mettre bas avait été isolée dans un enclos spécial dans l'étable depuis plusieurs jours. Elle a mis bas très tôt ce matin, trop tôt pour que quiconque y assiste. Quand Nanako est venue nous annoncer ça au petit dèj ce matin, j'ai enfilé mes bottes, attrapé l'appareil et foncé dans l'étable. Le veau est encore tout mouillé et gluant, couché dans la paille, il se fait nettoyer par sa mère.

Tremblant et malhabile il fini par se mettre debout, c'est quand même un spectacle touchant. Nanako lui donne du lait vitaminé, c'est la première fois que cette vache met bas, apparemment elle n'a pas encore les réflexes maternels.

Pendant la matinée on s'installe devant la serre et non pas dedans cette fois car malgré le ciel gris il fait trop chaud à l'intérieur. Du terreau, des graines, des étiquettes et Nanako pour nous guider, on prépare des semis. Tomates, potirons, courgettes, fleurs... Chacune une instruction différente, une graine avec du terreau dessus; un trou, une graine et on referme; quatre-cinq graines sur le dessus; celle-la trois rangées, celle-la tout le sachet...

Pendant ce temps Nanako écrit les noms sur les étiquettes. Une fois que tout est planté, on porte les pots à l'intérieur de la serre.

Dans l'après-midi on a nettoyé des cagettes en plastique qui serviront à la plantation du riz. On a du mal à imaginer en quoi ces cagettes interviennent dans le procédé mais on s'applique à faire comme Nanako.
Les cagettes étaient entreposées dans le grenier de la remise, les insectes y ont fait leur nid, principalement des araignées et des punaises. Après avoir rempli un grand baquet d'eau additionné d'un produit (chimique), on trempe les cagettes une à une dans le mélange laiteux. Puis on les dispose sur une bâche, dans le fond de chacune on dispose une feuille de papier journal et par dessus un rectangle de mousse qui fait penser à de la laine de verre. On empile et on aligne les cagettes jusqu'à la dernière. Puis, à l'aide d'un tuyau d'arrosage on les asperge d'eau de manière à ce que les rectangle de mousse soient imbibés d'eau. Enfin, on les recouvre avec une bâche pour les protéger.

Il pleut!

04/04/2009

Les montagnes sont toutes grises ce matin, il fait froid, mais après quelques minutes de travail, nous avons chaud. On poursuit notre travail entrepris la veille, repartir le compost sur la rizière, Nanako nous aide aujourd'hui. On se contente de transporter le compost dans nos brouettes et de le déverser en tas, à intervalle réguliers. On l'étalera plus tard. A trois on va plus vite, on parvient à finir juste avant que la pluie commence à tomber.

Après le repas nous sommes allées travailler dans la serre, à l'abri des trombes d'eau qui dégringole. On a tassé puis nivelé la terre, on ne sait pas vraiment dans quel but, mais on s'applique. Au bout d'une heure et demie, Nanako nous dit que notre journée de travail est terminée, à cause de la pluie et du froid. Transies, on file se réchauffer dans la maison.
Sophie va faire une sieste pendant que je m'installe à l'ordi pour écrire. Peu après la pluie cesse.

Sophie m'a fait remarquer, à juste titre, que ma description du lieu enjolive beaucoup la réalité, mais si je prend la vue que j'ai au moment où j'écris, c'est tout simplement magnifique. Je suis assise au chaud sous un kotatsu, les panneaux coulissants en papier sont ouverts sur la baie vitrée qui donne successivement sur le potager, deux rizières, le champ avec les vaches et la montagne couverte de conifères.

C'est quoi un kotatsu, me direz-vous? C'est une petite table d'environ 50 cm de hauteur munie d'un système de chauffage situé sous le plateau de la table. Sur la table est placé un grand édredon qui déborde sur les tatamis (le sol, quoi) enfin au-dessus se trouve un autre plateau de la même dimension que la table, ce qui permet de maintenir l'édredon en place et de redonner à la table son usage d'origine. Normalement, je crois qu'on s'agenouille sur un coussin et on se recouvre les jambes jusqu'à la taille sous l'édredon. Mais ici, il y a des sièges sans pieds au sol, qui ressemblent un peu à des sièges de voiture, le dossier est inclinable et au lieu de nous agenouiller, Sophie et moi glissons nos jambes sous la table. C'est absolument génial surtout par le froid qui règne dans la maison.

Et en quoi j'enjolive? Soyons honnêtes, on a beau être à la campagne, le béton est ici aussi, sur les bords de la rivière, il remonte jusqu'à la route.
La maison et les rizières qui l'entourent sont encastrées entre les montagnes dans la vallée, certes, mais la route, longe la rivière, pire la route surplombe la rivière ce qui revient à dire que la route surplombe le terrain où se trouve la maison, d'un bout à l'autre.

Après le repas, Nanako nous propose à nouveau de nous emmener au onsen, sans hésitation on dit oui!

mardi 15 septembre 2009

Nos débuts à la ferme

03/04/2009

Notre première journée de WWOOFing débute à 8h par le petit déjeuner: soupe, riz, légumes de la veille, toasts au fromage et oeufs sur le plat.
Nanako nous emmène jusqu'à l'étable, il y a sept vaches dont deux qui vont mettre bas bientôt et 5 veaux. Equipées de gants et de masques nous passons une partie de la matinée à couper de la paille et la mettre dans des grands sacs. La paille coupée est destinée à l'alimentation des veaux.

Nanako est très attentionnée, elle souhaite, autant que possible, varier nos tâches quotidiennes, en milieu de matinée elle nous apporte du thé et des biscuits (des longs biscuits ronds, comme des doigts, sauf qu'ils sont marron, ça n'a pas l'air mais ils sont très bons) on s'assoit et on bavarde avec elle.

Puis, cette fois équipées de brouettes, pelles et bêches, nous la suivons jusqu'à la grande rizière qui est derrière la maison. Il y a un énorme tas de compost que nous devons répartir sur toute la rizière, ça c'est un boulot qui va nous prendre du temps, même à deux. Il ne suffit pas seulement de transporter puis déverser une brouette pleine de compost à intervalles réguliers, il faut aussi disperser les petits tas de compost ainsi formés.

Pour le moment les rizières sont en friche, c'est à dire qu'il n'y pas d'eau, pas plus que de riz. Il reste seulement les touffes de riz coupées la saison dernière, sèches comme de la paille, par endroit, la terre (on dirait de la glaise) est détrempée, les bottes ne sont pas de trop.
On décide de commencer par le côté opposé au tas de compost, un peu dans l'idée de se débarrasser du plus difficile d'abord. On s'arrête parfois quelques instants pour regarder les rapaces qui planent au-dessus de nos têtes. Jusqu'à l'heure du déjeuner on a réussit à faire deux rangées mais apparemment on n'a pas assez espacé les tas, tant pis le riz de ce côté sera gavé de compost.

Après le repas, pendant qu'on désherbe le potager avec Nanako, un rapace fait un piqué à un mètre de Sophie, trop impressionnées par son envergure et sa rapidité, on ne sait même pas s'il a réussit à attraper quelque chose.

On est vraiment gâtées, dans le courant de l'après-midi, nous avons encore une pause et Nanako nous offre un goûter: des yomogi mochi fourrées à la pâte d'azuki. Difficile à décrire à moins d'y avoir déjà goûté, car nous n'avons rien de comparable en France. Le mochi est une pâte un peu gélatineuse et gluante, le yomogi est une plante verte qui donne sa couleur et son goût au mochi et enfin l'azuki est une purée de haricots rouges japonais du même nom. Je ne sais pas si l'azuki est naturellement sucré ou bien si le sucre y est ajouté. Bien que surprenant pour nos palais d'occidentales, nous avons trouvé cela à notre goût.

Notre dernière tâche consiste à aider Nanako à nourrir les vaches. C'est simple, pendant que Nanako leur distribue des nutriments et des granules, nous pesons le même poids de paille pour chaque vache.

Nanako nous propose ensuite de nous emmener au Onsen, on ne fait pas les difficiles, c'est avec plaisir qu'on accepte. Il ne nous faut pas longtemps pour avoir à l'esprit que c'est tout de même un peu étrange et gênant l'idée de se retrouver nues devant Nanako. On fait de notre mieux pour chasser cela de notre esprit, les seules que ça gêne, c'est nous.
Pendant le trajet on voit quelques singes sur la route qui remontent vite dans la forêt à notre approche.
L'onsen nous est offert par Oto-san (le père de Nanako), dans les vestiaires, pudiquement, Sophie et moi allons nous déshabiller dans une allée différente de Nanako. Cet onsen est génial, il y a plusieurs bains, un glacial, un brûlant mais aussi plusieurs autres qui vont de tiède à chaud. Il y a des douches massantes, des saunas, des bassins extérieurs. Un pur moment de relaxation après notre dure journée de labeur.