lundi 13 juillet 2009

La vie des champs

02/04/2009

De Nagoya, nous n'avons quasiment rien vu non plus. Nous sommes reparties avec nos sacs, pour un autre trajet en train jusqu'à Hida Hagiwara, dans la préfecture de Gifu. Et pourquoi donc cette destination inconnue?
Pour faire notre premier WWOOFing au Japon! Mon premier WWOOFing tout court et le second pour Sophie qui en a déjà fait en Australie.
Pour ceux qui se demandent ce qu'est le WWOOFing, d'abord les lettres WWOOF correspondent à "World Wide Opportunities on Organic Farms" ou encore "Willing Workers On Organic Farms". Cet organisme s'est développé dans un très grand nombres de pays (en France aussi: le site), pour le Japon (le site) ça se passe uniquement via internet. En principe, des fermiers qui sont ou qui essayent de s'investir dans la culture bio s'enregistrent sur le site, renseignent un certain nombre d'informations et attendent d'être contactés par des WWOOFers. En réalité, on ne trouve pas vraiment que des fermiers et parfois à la lecture de certains profils les hôtes semblent sous-entendre que leur démarche bio ressemble bien plus à une attitude écolo qui se résumerait à faire du tri selectif...

Sophie et moi avons payé pour être enregistrées comme "WWOOFers" sur le site de WWOOF Japon. Cela fait, nous avons pu consulter les profils enregistrés. Et nous avons ensuite contacté par mail les hôtes qui, selon nous, avaient un profil interessant.
C'est comme ça que nous avons pris contact avec Nanako-san.

A notre arrivée à la gare, Nanako nous attendait, un immense sourire aux lèvres, coiffée de son chapeau rose. Finalement elle était aussi heureuse, excitée et stressée que nous, c'était sa première expérience en tant qu'hôte, nous étions ses premières WWOOFeuses!
Nous avons roulé jusqu'à Maze, la commune où se trouve la maison des parents de Nanako. C'est une grande, belle et vieille maison typiquement japonaise, entourée de rizières, au bord d'un fleuve où l'eau est bleu turquoise, le tout encastré entre les montagnes. On ne pouvait pas rêver mieux.

La maison est immense, c'est une succession de grandes pièces dans lesquelles on pénètre de l'une à l'autre par des portes coulissantes. Il y a deux cabinets, un pour les hommes et un pour les femmes, des wc modernes, c'est à dire que le siège est chauffé et qu'il y a une sorte de télécommande sur le côté avec plein de petit boutons qui commandent des jets d'eau chaude pour une toilette intime.
La salle de bain est juste à côté, on est un peu surprises car le couloir fait un angle et après le tournant, il y a une salle d'eau mais pas de porte pour y pénétrer, c'est juste dans le prolongement du couloir. Il y a le lavabo, la machine à laver, des meubles et deux portes. L'une permet d'aller dehors et l'autre s'ouvre sur un petit espace où on peut se déshabiller puis derrière une seconde porte se trouve le bain et la douche. Comme partout au Japon quand il y a une baignoire, la douche est directement à côté dans la même pièce sans cloison ni cabine de douche. Si le bain à été préparé, l'eau y est très chaude et un couvercle qu'on peut rouler sur lui-même est posé sur le dessus pour empêcher l'eau de refroidir. Il faut se laver avant d'y pénétrer, car le même bain sert pour tous.

Notre chambre est dans une pièce qui sert à se recueillir, il y a des alcôves avec un bouddha doré, des photos des ancêtres mais pour nous, un paravent à été disposé devant les alcôves. Le mobilier se résume à deux futons au sol sur les tatamis et une table basse. La pièce voisine est immense, avec une table et des sièges au sol ainsi qu'une télé, Nanako nous dit que cette pièce aussi est pour nous, cool!



Ce soir là on a expérimenté pour la première fois un repas typique, traditionnel japonais, de la cuisine de tous les jours. Et on a adoré. Il y avait une soupe avec des algues et du tofu, du poulet pimenté sauté avec des germes de soja, du riz, des haricots de soja cuits, des prunes fermentées (rouges et acides), du daikon (radis blanc japonais) et un légume verts (entre des épinards et de la frisée mais avec plus de tenu et de croquant) juste blanchis et assaisonné de bonite séchée (petit thon rouge séché et râpé en copeaux). A table avec nous, Nanako, ainsi que son père et sa mère, curieux de notre présence et de nous faire goûter à tout. La communication est réduite malheureusement, nous bredouillons à peine quelques mots de japonais, Nanako traduit les questions et les réponses, quand elle peut.

Un journal local sur l'agriculture souhaite interviewer Nanako et elle nous a proposé de l'accompagner. Rocky et sa femme Ikumi viennent nous chercher directement chez Nanako. Rocky parle un anglais impeccable mais mieux encore il parle superbement français (il a vécu en France une bonne dizaine d'années). Il est heureux de pouvoir parler en français, heureux que deux jeunes voyageuses aient atterri à Maze.
Ikumi est boulangère, elle a fait un stage en Fance. Il n'y a pas encore d'Ikumi boulangerie, mais une fois par semaine elle fait du pain bio uniquement pétri à la main qui sera ensuite vendu sur un marché.
On parle à bâton rompu avec Rocky pendant tout le trajet. L'interview se déroule dans une maison, il y a une petite dizaine de personnes, d'autres fermiers, un pâtissier, une commerçante...
Pendant toute l'interview on n'a pas cessé de discuter avec Rocky. Il est désireux de promouvoir son village. Il dirige un centre de pêche mais propose aussi une grande variété d'activités telles que de l'accrobranche, shower climbing, canyoning, des cours de cuisine, la pêche à la main, la pêche de l'ayu (le poisson local) et de la truite.
A la fin de l'interview nous avons la chance de goûter au fameux thé vert, celui qui est en poudre, qui est remué consciencieusement avec un petit fouet en bois. On est surprises, on s'attendait à ce que se soit amer, mais c'est en fait légèrement salé et c'est bon. Alors quand on nous demande si on aime, on répond "daijobu"! Mais notre maitrise du japonais nous plombe, je crois qu'on les a vexé, "daijobu" pour un thé comme ça, ce n'est pas suffisant.

En rentrant, on décline la proposition de bain et on opte pour une bonne douche chaude avant d'aller dormir. Il n'y a pas de chauffage, on a un réchaud à pétrol mais il faut l'éteindre avant d'aller dormir. Malgré la grosse couette et les couvertures, on rajoute des chaussettes et un tee-shirt à manches longues, il fait très, très froid dans cette grande maison.

2 commentaires:

  1. Merci pour ces précisions, j'en souhaiterai d'autres, mais je pense que ce serait sans fin... Donc j'attendrai votre prochain message ou votre retour. Je pense que c'est une expérience formidable, vous avez vécu avec des Japonais et comme des Japonais. Il y a malgré tout la barrière de la langue qui vous freine.
    J'espère que vous notez plus de choses dans un carnet de route, avec vos photos... que vous nous ferez une projection avec des commentaires.
    Nous pensons toujours à vous et je souhaite que la suite du voyage soit aussi riche.
    Je vous embrasse.

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  2. Bonjour un récit très intéressant. Du Coup je n'arrive pas à savoir si vous avez vraiment apprécié votre séjour?

    Le thé j'adore. Le thé du Yunnan particulièrement, plus naturel !

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